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Parler en bégayant est une souffrance telle que le terme « handicap » est souvent revendiqué. Pourtant, les sujets concernés se refusent trop souvent d’investir le soin, comme si l’espoir d’une guérison était vain. Un paradoxe illustré par un cas clinique.
La question qui se pose ici est de savoir si l’art peut avoir une valeur psychothérapeutique. Et, de fait, la question est double : l’art peut‑il être une psychothérapie pour l’artiste, créateur d’une œuvre d’art ? Et l’art peut‑il être une psychothérapie pour celui qui perçoit une œuvre d’art et en jouit ?
L’analyse de quelques exemples tirés de la littérature ou de l’art pictural nous guidera dans cette réflexion.
La conceptualisation de Donald Meltzer autour du conflit esthétique permet d’appréhender l’importance des premières relations d’objet dans ses aspects attractifs et menaçants. Entrer dans cet IME accueillant des adolescents avec autisme, psychose et pathologies limites, et suivre les premiers pas de Paul dans le bureau du psychologue nous permettent de mieux appréhender cette notion et ses prolongements avec la construction d’un espace privé et la violence de la rencontre. Vers une « éthique du lien empreinte de prudence et de reconnaissance »…
Si certains patients peuvent s’avérer réticents à toute prise en charge thérapeutique en face à face, certains peuvent néanmoins se laisser séduire par le biais de médiations thérapeutiques où l’attrait pour un idéal esthétique ou encore le transfert à l’art pourront venir jouer les vecteurs de sublimation… L’exemple d’un atelier d’écriture mené par une psychologue clinicienne et un écrivain en psychiatrie de secteur.
Renforcer l’estime de soi, donner une forme à sa vie, trouver ou retrouver une place de citoyen… par la création artistique, l’exposition et l’édition de ses œuvres… tel a été l’objectif de l’action menée par Jean-Philippe Catonné dans le champ de la santé mentale tout au long de sa carrière. Il nous présente ici la « philosophie » de ses ateliers « Arts et thérapie »…
Que proposer à des patientes anorexiques suspendues entre la vie et la mort, là où le désir rencontre la pulsion de mort ? L’expérience esthétique contenue dans un dispositif d’ateliers à médiations thérapeutiques, fondé sur des concepts développés par des psychanalystes pour lesquels la vie psychique s’enracine dans le corps, semble porteuse de cette possibilité de remise en pensée et en mot de la subjectivité.
Les conceptions philosophiques, puis psychanalytiques de la notion d’esthétique fondent, dans les pratiques cliniques de médiations thérapeutiques, une éthique du soin au sein de laquelle empathie, écoute et collaboration institutionnelle sont privilégiées. Le déroulé de la participation d’un patient autiste adulte à un atelier psychothérapeutique de peinture, mené au sein d’une institution psychiatrique, en illustre la richesse et l’importance d’un cadre contenant et théorisé.
La réflexion sur l’esthétique a actuellement un grand rôle à jouer, dans une société qui privilégie, en matière de soins, la rentabilité et l’efficacité plutôt que la dimension relationnelle propre à l’accompagnement thérapeutique. Le problème de l’esthétique, celui de la beauté et de la créativité, présent depuis toujours dans la philosophie, puis dans la psychologie, enfin dans la psychanalyse freudienne, a ouvert la voie à des applications importantes : transposition aux enfants avec l’utilisation du dessin dans la cure par Melanie Klein et Anna Freud ; adaptation aux psychoses et états-limites pour les enfants et adultes avec le déploiement de l’art-thérapie, puis des médiations thérapeutiques, grâce, notamment, au travail de Sandor Ferenczi, puis de Wilfred R. Bion et de Donald W. Winnicott ; référence au « conflit esthétique » théorisé par Donald Meltzer et autres spécialistes de l’autisme.
Depuis février 2014, le service de pédopsychiatrie d’un établissement public hospitalier du Sud de la France expérimente la mise en place d’un dispositif de primo‑consultations avec des psychologues. Présentation de cette expérience intéressante et innovante en CMP et de ses premiers résultats.