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La théorie évolutionniste qui ressasse à l'envi la notion de déclin du père pour rendre compte des « nouveaux symptômes » engendrés par le retour du matriarcat dans la modernité est fondée sur un mariage scientifiquement insoutenable entre le corpus de Freud relu par Lacan et quelques énoncés de Durkheim et de Bachofen. Or, si l'on sait depuis une cinquantaine d'années que la théorie du premier est sans fondement historico-démographique, on sait depuis plus longtemps encore que le matriarcat n'a jamais existé dans l'histoire des civilisations. Cette thèse, croyant apercevoir la fin de l'exception paternelle, reconduit à l'occasion ce que Lacan appelait « la misogynie de Freud », relance sans cesse le diagnostic du malaise des sociétés hypermodernes et plus généralement celui d'un déclin du symbolique pour en appeler in fine à une restauration de l'autorité ou à ce qui s'apparente à une sorte de « révolution conservatrice » allant contre la dégénérescence qui viendrait des Lumières. Les neuf essais qui constituent cet ouvrage reprennent le tracé de recherches s'opposant de manière critique à cette option, cliniquement ruineuse et politiquement douteuse, pour constituer une sorte d'introduction à une anthropologie psychanalytique revenant de manière critique à Freud et au Lacan structuraliste.
Avec la classification américaine, le diagnostic d'autisme englobe aussi bien des enfants atteints de la forme la plus grave, que des enfants ayant du mal à entrer en relation avec les autres. Si bien que nous sommes passés de 1 cas pour 10 000 dans les années cinquante, à 1 cas pour 100 ! Catherine Vanier constate chaque semaine dans son cabinet l'immense désarroi dans lequel ce diagnostic extensif plonge les parents. Aussi grave : la querelle des approches. Faut-il consulter un psychanalyste, un cognitiviste, un comportementaliste ? Chaque courant défend sa chapelle, au mépris de la souffrance des familles, à qui il revient d'assumer le choix thérapeutique. Car de nombreux spécialistes, toutes tendances confondues, les renvoient à leur responsabilité, avec toute la culpabilité qui l'accompagne : « si vous privilégiez telle démarche, ne comptez plus sur nous pour suivre votre enfant ! » déclarent-ils en substance. Les parents deviennent littéralement « fous » d'angoisse, victimes d'une double peine : avoir un enfant qui souffre, et être désignés coupables si son état se dégrade ! Face à cette détresse, certains créent des associations, toutes aussi belliqueuses, espérant ainsi apaiser leur souffrance, en vain... A quoi on peut ajouter que les grandes déclarations des politiques sans effets concrets contribuent à ce que les parents vivent un enfer. En croisant analyse et témoignages de parents effondrés, Catherine Vanier n'hésite pas à dénoncer maltraitance, tant des enfants que des parents. Avec ce livre salutaire elle lance un véritable cri d'alarme.
Le sentiment de parentalité et la construction de la famille se fondent
sur l’histoire antérieure bousculée tant de l’enfant adopté que des parents adoptants. Renoncements
réels ou fantasmatiques, pertes, fractures, séparations, abandon…
singularisent la naissance d’une inscription dans un imaginaire familial.
Quel discours la psychosociologie peut-elle tenir aujourd’hui sur la famille, les rapports de générations, les modalités de la vie de couple ?
Claude Tapia propose ici une typologie, élargie à des formes nouvelles de construction familiale et aussi des considérations sur des facteurs sociaux
ou culturels de nature à renouveler l’approche des rapports de générations.
C’est ici le concept d’intersubjectivation dans la clinique et ses applications dans la psychanalyse individuelle,
de couple et de famille, qui est au cœur de cet entretien. Et plus particulièrement, ce qu’Alberto Eiguer nomme le « tiers témoin »,
ce troisième espace, celui de l’intersubjectivité des liens. Un tiers qui s’avère ainsi agent de la différence, de la diversité,
de l’ouverture au monde, mais aussi de la fin de toute chose.
Une maladie grave chez l’enfant affecte l’ensemble de la famille et l’inscrit dans une temporalité qu’elle détermine.
Vont être alors en interdépendance, le vécu, les mécanismes intrapsychiques de défense et d’adaptation et
les résistances de chacun de ses membres. C’est dans cette dynamique de fonctionnement individuelle et contextuelle
que va se situer l’intervention du psychologue.
Notre modernité est de plus en plus marquée par des phénomènes de déplacement, d’exil et d’exclusion de familles entières. Comment s’évader des certitudes identitaires afin de devenir des sujets de la multitude et du déplacement ?
Cet enjeu importe tant à la psychanalyse qu’à l’anthropologie. Il déplace ces deux disciplines au-delà du culturalisme. Le dialogue est urgent entre cliniciens et anthropologues. L’anthropologie psychanalytique contenue chez Freud et même Lacan est-elle actuelle ? Les mythes psychanalytiques ont-ils une pertinence ? Le mythe freudien est-il universel ?
Ce livre expose d’abord l’histoire des rencontres entre les deux disciplines, les filiations et les tensions qui ont marqué leurs échanges. Il situe les moments les plus vifs des débats qui explosèrent autour de l’enjeu très controversé que représente la création de dispositifs thérapeutiques spécialisés pour les dits « migrants ».
C’est sur le projet d’une construction de l’anthropologie clinique que se termine ce livre. L’auteur illustre son propos par le témoignage de plusieurs fragments de cures menées avec des personnes et des familles provenant du Maghreb, des Antilles ou de l’Afrique de l’Ouest, que ce soit à Paris, au Sénégal ou au Mali
Les migrants et leurs enfants posent de nouvelles problématiques à tous les professionnels de l’éducation, du social, de la santé comme de l’humanitaire. Ils se trouvent souvent démunis pour effectuer évaluations et prises en charge dans les cadres institutionnels ou en libéral. Les épreuves psychologiques habituelles sont souvent inadéquates. Ceci nous a conduits à développer des outils thérapeutiques, des médiations ethnocliniques avec ou sans médiateurs de même langue et de même culture que la famille, pour comprendre mais aussi prévenir les risques liés à l’installation dans un nouveau pays. Des exemples cliniques montrent que toute aide résulte d’une prise en compte des données familiales, culturelles et même historiques des pays d’où proviennent ces enfants et ces familles. Ceci apparaît comme la seule façon d’aborder et de faire accepter les différences sereinement et sans conflits.
La fraternité, inscrite dans la devise de la République, est une valeur socialement
construite. Déjà, Freud notait qu’au sein de la famille, la solidarité fraternelle
s’instaure sur le refoulement d’une hostilité première. On peut faire l’hypothèse que
les importantes transformations de la cellule familiale survenues au cours des cinquante
dernières années ne sont pas pour rien dans l’exacerbation des conflits tant sur les plans
interindividuel que sociétal.